Commentaire de l’article scientifique

Critique de l’article de Jean Luc Douin sur le film Passion de Jean Luc Godard publié dans télérama n°1689, le 26 mai 1982.

Source : http://lefrance.ntic.fr/fiches/passion.pdf

Les cinq premières minutes de Passion de Jean Luc Godard.

Passion (1982) est un film de Jean Luc Godard dans lequel il met en scène deux grands acteurs du cinéma Français : Isabelle Huppert et Michel Piccoli. Dans ce film, Godard tout comme il l’a déjà fait précédemment dans Le mépris (1963), met en scène le cinéma dans le cinéma. En effet, durant le tournage d’un film, un réalisateur se détourne de son entreprise en découvrant la lutte d’une jeune ouvrière licenciée par un patron qui n’appréciait guère ses activités syndicales.

Jean Luc Douin est journaliste au monde, il est aussi critique de cinéma et auteur de livre sur la nouvelle vague et particulièrement sur le cinéaste Jean Luc Godard.

A travers cette critique du film Passion, Jean Luc Douin cherche à montrer le lien étroit qu’entretien Jean Luc Godard avec la peinture.

Pour analyser cet article nous allons procéder à travers plusieurs questions :

En quoi Jean Luc Douin à travers la figure de Godard apparente le cinéaste à un peintre ?

Pour Jean Luc Douin, il apparaît de manière évidente que Godard est tel un peintre; Ainsi si Godard était né à la Renaissance ou lors des combats romantiques, il aurait été peintre. En effet, il donne à « traduire les mots en images » et les « images en mots », pour cela Jean Luc Douin illustre son propos à travers le tableau de Magritte (peintre surréaliste) je ne vois pas la femme cachée dans la forêt, ainsi pour Douin “Puisqu’on dit que le sexe de la femme est une forêt, si l’on veut filmer le sexe de la femme, il faut montrer une forêt”. De plus tel un peintre, Godard montre l’image qu’il souhaite obtenir à travers les cadrages, le montage, les voix et les couleurs.

 Je ne vois pas la femme cachée dans la foret, Magritte, 1929.

Comment selon Jean Luc Douin, Godard met-il en scène dans Passion et plus généralement dans son art cinématographique une série de « tableaux de maîtres » ?

Passion n’est pas le premier film ou Jean Luc Godard est influencé par la peinture. Déjà dans Pierrot le fou (1965), Godard fait allusion à des grands maîtres de la peinture tel que Renoir, Picasso ou Matisse. Ainsi Godard tire les émotions de ces tableaux en les matérialisant. Pour Jean Luc Douin, ce parti pris narratif de mener Passion à travers des « tableaux de maîtres », trouve son origine par le voulu obsessionnelle de Godard de savoir « comment raconter » et non « que raconter ». Premier exemple, tout comme Ingres, Godard peint des femmes nues dans son art cinématographique.

Extrait de Passion de Jean Luc Godard

La grande baigneuse, Ingres

Extrait de Passion de Jean Luc Godard

On peut voir que dans cet extrait que Jean Luc Godard superpose deux peintures, l’une de Goya et l’autre de Titien, bien que inspiré dans sa pose par La maja nue de Goya. Cette superposition de plusieurs scènes narratives par Godard est expliqué par Jean Luc Douin, en effet il part du principe que si l’on doit filmer la vie à travers le cinéma, on ne peut se limiter d’une narration unique, car « la vie n’est pas une histoire, mais une sommes d’histoire ».

El tres de Mayo, Francisco Goya

La Maja nue, Francisco Goya

Vénus d’Urbino, Titien.


Passion
est une œuvre cinématographique tout-à-fait atypique qui, comme nous avons pu le voir, recréé des toiles de maîtres avec de véritables personnages et décors. Une approche singulière de la peinture et du cinéma suscitant l’éloge de Jean-Luc Douin dans son article. Son avis est effectivement sans appel, selon l’auteur « si Godard était né aux siècles de la Renaissance ou des combats romantiques, il eût été peintre ».
Le résultat en est pour le moins surprenant. Et la démarche paroxystique. En effet, en cherchant à mettre en scène de célèbres toiles, Godard essaye d’« happer l’invisible, [et d’] éterniser la beauté fugitive ». Godard (assimilé à un peintre par Douin) cristallise émotions et sentiments dans l’action. En effet, grâce au médium vidéographique, il donne vie aux toiles et à leurs personnages. Il fige ces instants sur une bande, mais ne les emprisonnent pas. Contrairement à la photographie ou à la peinture qui captent un moment précis et qui le coupe du reste, la vidéo permet de prolonger l’instant, «d’éterniser la beauté fugitive ».
Ce qui est par ailleurs assez amusant, c’est de constater que le vocabulaire esthétique mis en place par Godard dans Passion est similaire à celui mis en place par un peintre dans une œuvre picturale. En effet,  tout comme  l’intensité d’une peinture se mesure à la palette de couleurs utilisée, aux traces laissées par le pinceau sur la toile, à la violence du geste, dans Passion, l’émotion et l’intensité transparaissent dans le traitement du sujet. Effectivement, la façon de cadrer les personnages, de filmer les décors dans lesquels ils évoluent, de faire apparaitre une couleur plutôt qu’une autre ou de créer un tout cohérent par le montage, est aussi important voir parfois plus que l’histoire elle-même comme le mentionne Jean-Luc Douin. Des toiles d’Ingres (un des peintres les plus emblématique du Néo-classicisme) sont par exemple ‘‘mises en mouvement’’ par Godard grâce aux mêmes procédés qui ont été mis en place par le peintre comme les jeux de lumières, la prédominance d’une couleur, le cadrage, les attitudes des personnages etc,… Godard, à la manière d’un peintre esquisse dans le réel des œuvres vivantes.
La démarche de Godard et ses partis-pris sont très puissants. Bien que certains tableaux éblouissent par leur réalisme, l’œuvre filmique du cinéaste nous en donne une autre vision. L’émotion ressentie est différente : peut-être plus intense d’une part car Godard nous permet de pénétrer dans un tableau, de l’expérimenter. Une démarche qui renvoie aussi à l’instant créateur, à la vision du peintre alors qu’il s’apprêtait à apposer ses premiers traits de crayon ou de peinture. Pour Jean-Luc Douin, la quête de Godard est magnifique et l’expérience qu’il nous fait vivre est unique. Un autre réalisateur n’aurait probablement pas su mener à bien ce que Godard a réussi avec brio. La tentation aurait été de filmer les choses telles qu’elles sont. Or le cinéaste est allé au-delà des apparences et a su donner aux images une force évocatrice faisant de Passion « une somme d’histoires, un entrelacs de situations réunies de façon à éveiller ou réveiller, secouer ou déranger, provoquer le ravissement ».

Aujourd’hui, quel est la place de la peinture dans le cinéma contemporain ?
Après avoir fait de  longues recherches pour tout nos articles et d’après avoir commenté cet article sur la question de la peinture dans les films de Jean Luc Godard, on peut se demander ainsi qu’elle est la place aujourd’hui la place de la peinture dans le cinéma contemporain ? Sachant que aujourd’hui les réalisateurs explorent de nouvelles techniques pour ainsi impressionner le spectateur qui regarde le film, certains réalisateurs passionnés  d’art peuvent inclurent l’influence de la peinture dans leurs films ou encore certains réalisateurs font des films biographique sur un artiste notamment Van Gogh comme l’a fait Maurice Pialat dans son film Van Gogh, avec Jacques Dutronc qui joue le rôle du peintre et  le film montre ainsi la vie de l’artiste mais également met en avant ses peintures.

Il y a également Gauguin ou  Paradise Found de Mario Andreacchio, un film sortie en 2003 avec Kiefer Sutherland qui joue le rôle principale, ce film aussi montre la vie du peintre Gauguin et le réalisateur met en avant la peinture et le travail de l’artiste.

Gauguin, Les Joyeusetés

Mais, aussi dans certains films actuels  comme exemple Orgueil et Préjugés,  un film réalisé par  Joe Wright et une adaptation cinématographique du livre de Jane Austen, on peut voir dans le film des prises de vu ou des panoramas  qui pourraient ressembler à  des peintures impressionnistes et puis il y a une scène dans le film ou le personnage principale Élisabeth arrive dans une pièce ou il y a des œuvres d’art certes se sont principalement des statues mais le réalisateur met en avant ici  un art qui nous rappel   statues Grecques . Melancholia, réalisé par Lars Von Trier montre également une petite influence de la  peinture par petite touche, en effet, le réalisateur marque la mélancolie par des peintures qui montrent  l’allégorie de la mélancolie, il le voit notamment au début du film qui est une sorte d’ introduction au film mais également il y a la scène ou Justine qui est seule dans une chambre, regarde les livres de peintures qui sont exposés et  on peut voir des tableaux constructivistes , cubistes ou encore maniéristes ensuite Justine décide de prendre les livres et changent les pages et montre plutôt des peintures qui montre la mélancolie ou encore des paysages des maîtres du nord à l’époque de la renaissance comme par exemple Bruegel .  Ainsi, encore aujourd’hui il y a certains films qui montrent une passion pour la peinture.

 

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