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L'influence de la peinture dans les débuts du cinéma

L'influence de la peinture dans les débuts du cinéma

Archives de Tag: malaise social

Nosferatu le vampire, Wilhelm Friederich Murnau

17 mardi Avr 2012

Posted by sarahh in Expressionnisme

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angoisse, cinéma expressionniste, Der Blaue Reiter, distorsion, effets spéciaux, esthétique expressionniste, influence, malaise social, mort, Munch, Murnau, Nosferatu, ombre, trucage, vampire, von Werefkin

Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens) est un film réalisé en 1922 par Wilhelm Friedrich Murnau. Le scénario d’Henrik Galeen est tiré du roman de Bram Stoker, Dracula. La veuve de l’écrivain s’étant opposée à l’adaptation du livre à l’écran, Murnau et son équipe durent modifier certains éléments tels que les noms des personnages (et par conséquence celui du film) ou encore le lieu du déroulement de l’action. La trame narrative reste cependant inchangée.

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Synopsis :

Dans les années 1838, Thomas Hutter part pour la Transylvanie où il est chargé de vendre une propriété au Comte Orlok. Le Comte Orlok (Nosferatu) souhaite acquérir une résidence dans la ville de Wisborg où vivent Thomas et son épouse Ellen. En apercevant une photographie d’Ellen, le vampire Nosferatu décide d’acheter une maison faisant face à celle du couple. L’arrivée du vampire dans la petite ville, provoque la mort des habitants de la ville qui croient d’abord en une épidémie de peste. Ellen, objet de convoitise de Nosferatu, finira par lui sacrifier sa vie en lui offrant son sang pour sauver celle des habitants.

Contrairement au Cabinet du Dr. Caligari où l’influence du courant pictural expressionniste est très marquée dans les décors, dans le maquillage des personnages et dans leur jeu, elle est beaucoup plus subtile dans Nosferatu. En effet, ce chef d’œuvre de Murnau s’inscrit dans la deuxième forme du cinéma expressionniste. L’influence se ressent davantage dans le scénario, dans les jeux d’ombres et de lumières, et dans les trucages mis en place par Murnau.

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Ce qui est avant tout frappant dans le film et qui rompt avec les films de la mouvance expressionniste l’ayant précédé, ce sont les décors. En effet, on peut remarquer que de nombreuses scènes ne se déroulent plus dans décors factices mais réels (certaines séquences sont même filmées à l’extérieur). Cependant, l’ambiance si caractéristique des films expressionnistes reste la même. Le fait que la plupart des scènes d’intérieur se déroulent dans des endroits clos et confinés combiné à la grande tension régnant dans le film produit le malaise chez le spectateur. Une sensation d’étouffement et une atmosphère lourde qui fait écho au désordre politique, économique et social de l’Allemagne de l’époque. Ce film est bien plus qu’un film fantastique, Nosferatu peut être considéré comme une métaphore du destin de l’Allemagne. A l’image de la montée en puissance du nazisme dans la société de l’époque, Nosferatu amène avec lui le mal, la mort et la terreur dans le village.

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De même, l’approche de Murnau est beaucoup plus créative au niveau du médium cinématographique. Les bandes sont par exemple, colorisées. En effet, elles changent de couleur selon l’atmosphère voulue. Ainsi dans certaines scènes nocturnes, la pellicule est teintée en bleu alors que dans d’autres scènes diurnes, elle est teintée en jaune. Mais l’utilisation de ce procédé de colorisation permet également de plonger le spectateur dans des émotions bien précises (angoisse, frayeur…).

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Murnau met également en place d’autres effets spéciaux pour accentuer l’atmosphère inquiétante. Notamment grâce aux nombreux effets d’ombre et de lumière. Dans certaines séquences, le cinéaste privilégie le pouvoir de suggestion : plutôt que de montrer Nosferatu, il préfère évoquer sa présence par son ombre. Dans la fameuse scène de l’escalier où le vampire s’apprête à pénétrer dans la chambre d’Ellen, seule l’ombre du personnage est visible. L’apparence déjà rebutante de Nosferatu (nez crochu, dos voûté, dents et oreilles difformes, doigts allongés) est accentuée par son agrandissement et sa distorsion.

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Toute représentation réaliste est ici intentionnellement évitée. Et c’est notamment en ce point que le film peut être qualifié d’expressionniste. Nous pouvons le voir au travers du maquillage de Max Schreck incarnant Nosferatu dont le visage est complètement déformé. Mais aussi dans le contraste noir/blanc qui confère un aspect fantomatique aux personnages ou encore dans le jeu d’acteur très exubérant. De même, les prises de vue peu habituelles (en diagonale ou en oblique) rappellent les lignes anguleuses typiques du courant pictural. Autant d’éléments qui constituent une esthétique de l’outrance induisant la peur et l’angoisse.

L’influence des peintres expressionnistes allemands et scandinaves est par ailleurs palpable dans le film. En particulier les toiles de Marianne von Werefkin (du groupe Der Blaue Reiter) ou encore celles de l’artiste norvégien Edvard Munch, en raison des thématiques abordées et de leur mode de représentation.

ImageLe cri, Edvard Munch, 1893

ImageLe vampire, Edvard Munch, 1893

ImageRote Stadt, Marianne von Werefkin, 1909

ImageA l’aube, Marianne von Werefkin, 1914

Liens :
http://195.115.141.14/murnau/index.htm
http://www.ecrannoir.fr/films/00/shadowvampire/
http://www.premiersplans.org/festival/documents/fp_nosferatu.pdf/

Pour regarder le film en intégralité, cliquez ici :
http://www.youtube.com/watch?v=8yKKog3xTQ8&feature=fvst

SH

Introduction au Cinéma Expressionniste

31 samedi Mar 2012

Posted by sarahh in Expressionnisme

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cinéma expressionniste, Die Brücke, distorsion, influence, introduction, Kirchner, légitimité, malaise social, nouveauté, rupture

L’expressionnisme est un courant pictural qui voit le jour en Allemagne à l’aube du XXème siècle. Alors que la première guerre mondiale s’apprête à éclater, les revendications sociales et le sentiment de malaise général s’intensifient. C’est dans ce contexte historique et social  bien particulier que s’inscrit l’apparition de l’expressionnisme. Des artistes tels que Heckel, Kirchner, Schmidt-Rottluff ou Nolde sont à l’origine de la constitution du groupe appelé Die Brücke. Fondé dans les années 1905 il fait partie avec Der Blaue Reiter (qui voit le jour en 1911) des deux groupes majeurs de l’expressionnisme allemand. Les artistes membres de Die Brücke souhaitaient par la radicalité de leurs partis-pris (choix du sujet, couleurs utilisées, façon d’appliquer la matière, composition, etc…) faire émerger la nouveauté. Le nom du groupe (le pont en allemand) s’inspirant de la pensée nietzschéenne pour qui l’homme était un pont vers un monde meilleur, marque une volonté de changement, de transition. Ce qui implique nécessairement une rupture avec les conventions académiques et les codes picturaux alors établis.

Malgré l’apparente influence des œuvres d’Edvard Munch, du post-impressionnisme (en particulier celui de Van Gogh), du symbolisme ou encore de la palette chromatique des fauves jamais ils ne revendiquaient leur filiation avec d’autres courants picturaux. Au contraire, certains artistes ont parfois antidaté leurs œuvres pour ne pas que leurs influences soient décelées. Ce qui souligne nettement leur désir de dissidence en s’attribuant entièrement les causes de leur originalité.

Les sujets représentés par les expressionnistes sont assez divers (paysages, nus, scènes de rue, etc..) bien que généralement à thématique sociale. La façon d’aborder ces thèmes, souvent dérangeante, reflète le sentiment de malaise ressentie à l’époque. Les toiles du peintre Kirchner, un des plus représentatifs du courant, en sont des témoignages indéniables. Par exemple, Potsdamer Platz réalisé en 1914, induit une vision très négative de l’artiste sur la population citadine. Les nuances utilisées pour la peau des personnages tirant sur le vert ou encore les formes très distordues (allongés, géométrisées) confèrent à la toile une atmosphère étrange, inquiétante et sordide.

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Par ailleurs, l’expressionnisme tient au début du XXème siècle une place tout-à-fait importante dans la culture allemande car en plus d’être un courant pictural, l’expressionnisme touche d’autres domaines artistiques tels que la sculpture, l’architecture, la musique ou encore la littérature. Il n’est donc pas étonnant que le cinéma subisse également cette influence. D’autant plus, que sa récente apparition ne suscite nullement l’intérêt des érudits qui ne voient en lui qu’un divertissement de masse sans réel potentiel artistique.

Les metteurs en scène de l’époque se sont donc servis de la place prédominante que détenait l’expressionnisme, du goût pour cette mouvance, pour légitimer le cinéma en tant qu’art. C’est en montrant aux yeux de tous les possibilités cinématographiques, notamment en recréant une ambiance, des personnages, ou des décors semblables à ceux d’un tableau expressionniste que le cinéma pourrait alors être considéré à sa juste valeur.

Informations relatives à l’historique du mouvement trouvées sur ces sites : http://www.histoiredelart.net/courants/expressionnisme.html, http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/precedentes-expositions/cinema-expressionniste/entretien/peinture-cinema-expressi.html

Sarah Hatziraptis

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